jeudi 25 octobre 2007

« J’ai remplacé le sexe de bas étage par un projet de couple »

Le hasard du calendrier a souhaité que le 7 juillet 2007 (7.7.7.) soit un samedi.
Loin de toute superstition, beaucoup de chrétiens ont profité de l’occasion
pour «se jeter à l’eau» ! Le journaliste Paul Ohlott fait partie de ceux qui ont
programmé leur mariage ce jour-là. Homme de convictions, il a accepté de
nous partager son regard chrétien concernant la sexualité et l’abstinence.

Amen Magazine : Dieu et la sexualité, ça se marient bien ?

Paul Ohlott : La sexualité, c’est le premier sujet sur lequel Dieu m’a demandé de me
positionner. Le soir même de ma conversion, il m’a demandé de quitter la fille avec
laquelle je couchais depuis près d’un an. J’ai très vite compris alors, en lisant la
Bible, que la sexualité était précieuse aux yeux de Dieu, et qu’il était bon de lui donner
un cadre en lieu et place du mariage. Dieu veut nous faire entrer dans une
dimension de fidélité et de patience, pour goûter à la merveilleuse bénédiction d’un
amour véritable. Par ailleurs, à l’instar du docteur Douglas Weiss, auteur du livre
«les hommes, le sexe et Dieu», je crois que le sexe est l’une des meilleures idées
que Dieu ait jamais eues, parce qu’il aurait très bien pu concevoir une procréation
sans plaisir. Mais ce n’était pas son dessein. Donc oui, Dieu et la sexualité, ça se
marient bien.

Amen Magazine : Si c’est une excellente idée, elle n’est pas dénuée de difficultés…

Paul Ohlott : Effectivement, mais c’est l’Homme qui a compliqué les choses.
D’un côté la société a été bien mal inspirée d’élever un culte de la beauté, de
réduire l’amour à la stricte attirance physique, et de nourrir les fantasmes des
hommes par des images bien éloignées de la pensée divine. Et de l’autre, l’Eglise
n’aurait pas dû en faire un tabou. Il faut parler de sexualité, et être fiers de prôner
une voie différente. Les homosexuels et transsexuels défilent en chars dans les
avenues principales des plus grandes capitales… Et nous chrétiens, on se cache ?

Amen Magazine : Vous ne regrettez donc pas votre vie avant votre conversion ?

Paul Ohlott : Je ne regrette pas d’avoir remplacé le sexe de bas étage par un projet
de couple selon le coeur de Dieu. Les plans de Dieu pour notre vie valent bien
mieux que les amourettes d’ados, une sexualité débridée, ou une illusion de
‘’love story’’ version Hollywood. Cependant, il est vrai que ce n’est pas une voie
de facilité, et notamment pour ceux qui ont connu des rapports sexuels ou qui se
sont abreuvés de pornographie avant de s’adonner à Dieu. Il y a des failles qui
restent. La mémoire du cerveau humain ne s’efface pas aussi facilement que celle
d’un ordinateur. Le Seigneur aide, pardonne et purifie, mais il n’y a pas de
bouton «formatage - redémarrage». Par conséquent, ne soyons pas des Lucky
Luke face à ceux qui cheminent… « Il faut parler de sexualité, et être fiers de prôner
une voie différente »

Amen Magazine : Que répondez-vous à ceux qui vous traitent de ringard ?

Paul Ohlott : En premier lieu, je leur dis que contrairement à eux, j’ai la chance de pouvoir comparer les deux styles de vie, celui que je qualifierai de déréglé sexuellement,
au grand dam des libertins et anticléricaux de tous poils, et celui qui fait de
l’abstinence un principe fondateur pour le bonheur dans le couple. Dans un second
temps, j’essaie de leur faire comprendre que ce n’est pas du sadomasochisme !
Etre un abstinent avant le mariage n’est en rien comparable à être un asexué. Ce n’est
pas un rejet de la sexualité, mais c’est choisir une meilleure sexualité dans un
cadre de confiance. Enfin, je leur explique que je ne suis pas un conservateur et que
mon désir n’est pas de retourner dans les années 50. Je veux vivre au 21ème siècle,
mais en retrouvant de vraies valeurs, de vrais repères. Etre abstinent, c’est être
progressiste, car l’abstinence est le meilleur rempart contre la fragilisation
actuelle des couples. Vivre la sexualité selon le code de Dieu conduit à des fruits
positifs : recul du libertinage ravageur, refus des relations adultérines, diminution
des risques de divorce... Et quand on dit que 42% des mariages en France débouchent sur
un drame, on oublie de préciser que tous les mariages n’ont pas le même fondement…

Amen Magazine : Selon vous, l’abstinence est nécessaire pour connaître un réel épanouissement sexuel ?

Paul Ohlott : Si vous êtes capable de fréquenter une jeune fille pendant plusieurs années, sans coucher avec elle, vous avez la quasi-certitude que le mariage à venir ne se soldera pas par un
divorce. On entend souvent que le mariage tue l’amour, mais dans ce cadre-là, non seulement il ne le tue pas, mais il lui apporte une nouvelle dimension. Bien plus, si vous choisissez de vous
abstenir pour cette personne, vous créez une relation d’intimité non sexuelle, qui
fera naître la confiance et la fidélité, des composantes nécessaires à un réel
épanouissement sexuel. La sexualité perd toute sa saveur lorsqu’elle se résume à un
acte ponctuel ou qu’elle est entachée par la suspicion… L’abstinence aide à choisir
la bonne personne, celle que l’on aime vraiment. « Etre abstinent, c’est être progressiste ! »

Amen Magazine : Quels conseils donneriez-vous à des jeunes chrétiens célibataires ?

Paul Ohlott : De ne pas négliger la puissance destructrice du péché. L’attrait précipité d’un seul sourire ‘’colgate blancheur’’ peut déboucher sur de noirs désirs et briser un appel divin, voir
un ministère établi. Satan est séduisant comme les fantasmes qui peuvent traverser
nos pensées. Un seul moment de relâchement ou d’inattention, et c’est
toute une vie qui peut s’écrouler comme un château de cartes. Le diable peut
s’habiller en Prada ou se présenter en blonde aux yeux bleus, mais une chose
est sûre, quelle que soit sa stratégie, il ne cherche que notre éloignement de Dieu.
Attention au point de non retour !

dimanche 16 septembre 2007

Interview de Patrick Giovannoni,

Dans les coulisses du PRC
Entretien avec Patrick Giovannoni, président du Parti Républicain Chrétien: “ ... en France, pour être vraiment pris au sérieux, il faut montrer que l’accession au pouvoir est possible...”

Amen magazine vous propose un entretien inédit. Le 23 février 2005, Patrick GIOVANNONI a reçu la ferme conviction de créer un Parti politique chrétien, dans la perspective de répandre efficacement la voix chrétienne dans toutes les couches de la société française. Volontairement discret jusqu’à aujourd’hui, il a accepté de nous dévoiler sa vision et l’évolution de la constitution
de son projet…

Amen Magazine : Pour quelles raisons avez vous fondé le Parti Républicain
Chrétien ?

Patrick GIOVANNONI : Le Parti Républicain Chrétien a été fondé pour permettre aux
chrétiens d’être une voix dans la société française, que ce soit dans le domaine économique,
social ou politique .

Amen Magazine : Constituer un lobby n’aurait-il pas suffit ?

Patrick GIOVANNONI : Vous avez raison, un lobby, c’est-à-dire, un groupe de pression
aurait pu suffire. Mais en France, pour être vraiment pris au sérieux, il faut montrer que
l’accession au pouvoir est possible. En outre, le lobby a davantage pour objectif de faire
valoir des intérêts personnels que l’intérêt général. A contrario, au PRC, notre politique
est motivée par l’intérêt général, car nous sommes convaincus qu’il est la source des intérêts individuels.

Amen Magazine : Le terme de chrétien ne s’oppose-t-il pas à la notion d’intérêt général ?
Patrick GIOVANNONI : Au travers de l’Histoire, certains se disant chrétiens ont vraiment porté atteinte à l’image du Christianisme, et aujourd’hui les chrétiens ont presque honte de se déclarer comme tel. Nous avons donc beaucoup de travail à accomplir pour que les Français puissent réaliser à nouveau, à quel point les valeurs chrétiennes sont salutaires pour notre
société, et répondent inexorablement à l’intérêt général et non pas seulement à celle d’une communauté de croyants.

Amen Magazine : Serez-vous présent aux prochaines élections présidentielles ?

Patrick GIOVANNONI : Il est évident qu’un Parti politique a pour vocation de prendre les commandes de l’Etat, et c’est notre intention. Maintenant, tout un processus doit se mettre en place. Et nous pensons qu’il ne serait pas sage de nous présenter aux élections présidentielles avec précipitation. L’échéance de 2012 nous paraît beaucoup plus raisonnable. Dans cinq ans, notre assise sera plus solide et nous aurons commencé à faire nos preuves au niveau régional et municipal. Notre voix doit être entendue de tous, mais d’une manière progressive. Il faudrait être un assoiffé de pouvoir pour commencer par les élections présidentielles ! Notre motivation est tout autre et notre démarcation transparaîtra au travers de nos actions, qui sont
tellement plus importantes que les mots.


« Lorsque les valeurs religieuses peuvent être bénéfiques dans la gestion d’une nation, il ne faut pas les enterrer, mais bien au contraire les proclamer ! »


Amen Magazine : Quels sont vos chantiers actuels ?

Patrick GIOVANNONI : Notre priorité se situe dans la nomination de relais régionaux, départementaux et communaux, afin de répandre ensuite efficacement notre message. A côté de cela, pour que nos adhérents et membres actifs puissent bien s’imprégner de l’état d’esprit du Parti Républicain Chrétien, nous avons rédigé une charte comportant nos valeurs. Elle sera
diffusée et disponible à tous sur notre site Internet au cours du mois de novembre.
Par ailleurs, nous préparons activement notre convention fondatrice qui sera organisée
à l’occasion de notre deuxième anniversaire. Cette convention mettra un terme à cette période pré-constitutionnelle. A partir de février 2007, nous débuterons donc une franche communication avec les médias, Paul OHLOTT ayant accepté depuis juillet dernier d’être notre attaché presse. Et depuis son arrivée, un solide groupe de communication est en train de
se mettre en place. Enfin, pour ce qui est du programme politique à proprement parler,
nous pensons diffuser sa première version dès le premier trimestre 2007.

Amen Magazine : Est-ce que le PRC ne risque pas de faire rentrer le politique dans les églises ?

Patrick GIOVANNONI : A en croire le nombre important de politiques se présentant comme chrétien, j’en déduis que le politique est déjà dans les églises. Pour autant, nous ne souhaitons pas créer une confusion entre notre rôle politique et le rôle des églises. La loi de 1905 est née de
la volonté de réglementer les relations entre l’Eglise et le monde politique, et nous comptons bien la respecter, même si nous pensons qu’elle est source de confusion et de culpabilité pour une grande partie des chrétiens. Cette loi mérite donc d’être expliquée, ce que nous ferons prochainement. Au PRC, nous croyons que tout être humain a le droit de s’investir pour son pays et de prendre position dans le monde politique. Par conséquent, les chrétiens ont eux aussi cette possibilité et ce droit, tout en sachant que les droits de l’Homme et du citoyen précisent que nul ne peut être inquiété en raison de ses positions religieuses. Plus encore, lorsque les valeurs religieuses peuvent être bénéfiques dans la gestion d’une nation, il ne faut pas les enterrer, mais bien au contraire les proclamer ! Je tiens à préciser aussi que nous ne sommes pas une église, mais des citoyens animés des valeurs chrétiennes et investis dans le monde politique. Personnellement, je ne vois pas comment mener à bien des actions politiques, si on
ne possède pas au préalable un excellent état d’esprit. En tant que président du PRC, je proclame que les valeurs chrétiennes, lorsqu’elles prennent place dans nos coeurs, produisent un bon état d’esprit à partir duquel on peut travailler pour l’intérêt général.


« Notre démarcation transparaîtra au travers de nos actions, qui sont tellement plus importantes que les mots »


Amen Magazine : Pensez-vous que les chrétiens en France soient prêts à briser ce qui constitue un tabou de longue date ?

Patrick GIOVANNONI : Au fond d’eux, ils savent qu’ils doivent s’investir dans toutes les sphères de la société. Ils savent qu’ils doivent réagir contre ce qui n’est pas correct et qui s’éloigne de leurs valeurs. Et je suis persuadé qu’ils vont prendre conscience qu’aujourd’hui, il existe un mouvement qui va leur permettre de le faire. Dans les autres partis politiques, toute personne souhaitant mettre en exergue les valeurs chrétiennes en interne, s’oppose à un puissant mur d’antipathie parce que la plupart des adhérents y sont imperméables. Passer par cette voie dans l’objectif de chambouler la vision du parti ou de la politique en général est totalement illusoire. Il est donc préférable et plus stratégique d’intégrer un parti politique dont l’objectif essentiel est de proclamer les bienfaits des valeurs chrétiennes dans la société. C’est la raison pour laquelle il nous faut nous rassembler pour agir efficacement.

Amen Magazine : Le système politique actuel n’est-il pas trop sclérosé pour proposer une alternative comme la vôtre ?

Patrick GIOVANNONI : C’est justement parce qu’il est sclérosé que l’alternative du PRC est primordiale ! S’il ne l’était pas, l’existence de notre mouvement n’aurait aucune légitimité. Il devient nécessaire de redonner du sens aux institutions politiques qui se sont éloignées de leurs fonctions premières, et de rétablir le rôle de service du politique envers le citoyen. Nous comptons clairement redéfinir le rôle de nos institutions, afin que chaque Français prenne conscience des aberrations du système institutionnel. Comme par exemple, le fait que nos députés votent des textes selon les consignes partisanes au lieu de les voter selon les desiderata de leurs électeurs, dont ils sont les représentants. C’est une triste réalité à laquelle il faut mettre un terme.

Amen Magazine : Un parti politique chrétien ne risque-t-il pas de favoriser les partis extrémistes en attirant les voix des partis traditionnels de gauche, de droite ou du centre ?

Patrick GIOVANNONI : «Ce risque existerait si nous étions justement une émanation d´un parti traditionnel de gauche, de droite ou du centre, mais nous sommes une structure d´accueil pour toutes les personnes qui souhaitent voir les valeurs chrétiennes revenir au centre du débat politique. Croyez bien qu´il y en a dans tous les partis et nous constatons, d´ailleurs, que nos
adhérents viennent de toutes les familles politiques. Nous sommes en train de construire une nouvelle alternative politique basée sur des règles qu´une majorité de personnes reconnaissent comme bonnes et universelles».

Pour tout renseignement sur le PRC : Paul OHLOTT, Attaché-presse - 06.63.00.93.06 -
attache-presse@prc-france.org - http://www.prc-france.org


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samedi 15 septembre 2007

Interview exclusive de Sunday Adelaja

‘’J’ai été choisi par Dieu pour restaurer l’Europe et pour ramener les Européens
à la foi chrétienne’’


Propos recueillis par Paul Ohlott.

Sunday Adelaja est un personnage étonnant ! Du Nigeria à l’Ukraine, Dieu s’est révélé à de multiples reprises dans sa vie. Très appréciable pour sa simplicité et son humilité, il n’en est pas moins le pasteur de la plus grande église d’Europe. C’est en 1994, à l’âge de 26 ans, qu’il a démarré son oeuvre. Douze années après, il comptabilise 25.000 membres en Ukraine et près de 500 églises dans une trentaine de pays. Sa mission révolutionne le «vieux continent», et la France pourrait être, elle aussi, emportée par cette vague déferlante…

Amen magazine : « Invité à de multiples reprises par des leaders français, vous
n’aviez jamais répondu favorablement. Pour quelles raisons alors, avez-vous
surpris tout le monde en débarquant à l’improviste en décembre dernier ? »

Sunday Adelaja : « C’est très simple, je ne voulais pas venir en France, mais Dieu
m’a ordonné de le faire et j’ai obéi. C’était un gros sacrifice de débarquer en période
de Noël, car je n’ai même pas eu ma famille au téléphone, mais j’ai compris
pourquoi Dieu désirait que je vienne. Par des visions, il m’a révélé les problèmes
majeurs à régler dans ce pays. J’ai alors communiqué ces visions à une vingtaine
de leaders. Maintenant, je les laisse méditer, et s’il le faut, je suis prêt à revenir une
fois par mois pour mettre en place une école de stratégie en vue de la transformation
de la nation. Les chrétiens, en France, doivent apprendre à amener Dieu dans
toutes les sphères de la vie. Il y a 7 sphères d’influence où les chrétiens doivent
briller davantage : le spirituel, le social, le politique, l’économie, l’éducation, les
médias et la culture (l’art, le sport…). Je lance ce défi à tous les chrétiens de France
qui aspirent au réveil de leur nation ! »

« Je ne voulais pas venir en France, mais Dieu m’a ordonné de le faire »

Amen magazine : « Au cours des siècles passés, l’Europe a évangélisé l’Afrique. Aujourd’hui, c’est un pasteur nigérian qui est responsable de la plus grande église européenne et qui prêche le réveil en Europe. Humour et prophétisme de Dieu ? »

Sunday Adelaja : « Selon les principes bibliques, les derniers seront les premiers, et les premiers seront les derniers. Je ne suis donc pas surpris de cette réalité aujourd’hui. L’Afrique en tant que continent et les chrétiens d’Afrique en tant que peuple, sont un cadeau des Européens. Aujourd’hui, nous avons une dette envers tous ceux qui ont pris soin de nous annoncer l’Evangile. Il est important alors que nous puissions à notre tour aider la nouvelle
génération en Europe, à redécouvrir le message de l’Evangile qu’elle a délaissé. Nous sommes le fruit qui résulte des semences de leurs grands-parents ».

Amen magazine : « Comment avezvous été amené à vous rendre en Ukraine
pour fonder une église en 1994
? »

Sunday Adelaja : « En Afrique, je n’avais jamais entendu parler de Kiev ou de l’Ukraine en général. Mais un jour, j’ai reçu une bourse pour aller étudier en Union soviétique, et j’ai pu me former en Biélorussie, à Minsk. Quand je suis parti là-bas, j’étais un jeune chrétien, à peine six mois de conversion. Et en arrivant à Minsk, je n’ai pas compris la volonté du Seigneur. Pourquoi m’avait-il conduit à cet endroit ? Il n’y avait pas d’églises, pas de pasteurs, pas de chrétiens… J’ai passé un temps de découragement, et alors que je m’efforçais de prier souvent le Seigneur, j’ai vécu une rencontre bouleversante qui a duré 3 jours. Jésus m’a visité et m’a révélé de nombreuses choses sur ma vie. Puis, il m’a expliqué que j’ai été choisi par Dieu pour restaurer l’Europe et pour ramener les Européens à la foi chrétienne. C’était il y a 20 ans. Et depuis 1994, cette parole est en train de s’accomplir ».

Amen magazine : « Quelle était la situation spirituelle en Ukraine avant 1994 et qu’en est-il aujourd’hui ? »

Sunday Adelaja : « Quand je suis arrivé à Kiev, le contexte était très rude.
Spirituellement, c’était très mauvais. Mais je dirai que c’était légèrement plus facile qu’en Biélorussie et en Russie au temps du communisme, car là-bas, je pouvais être condamné à des peines de prison simplement pour avoir osé parler de Dieu. Prêcher l’Evangile était une activité illégale. Puis, quand le communisme a sombré, pendant une très courte période, il y a eu une grande soif spirituelle et beaucoup de gens se sont intéressés à la foi chrétienne. Ils sont venus à l’église et finalement l’ont quittée. Aujourd’hui, ces gens vous disent, que ce soit en Russie ou en Ukraine, qu’ils sont chrétiens orthodoxes, parce que c’est la nouvelle mode. Donc, quand j’ai commencé l’église en Ukraine, il y a 12 ans, les choses allaient très mal. Le Seigneur a dû nous donner les clés et la sagesse pour réussir à percer et à obtenir
le résultat actuel. Depuis, mon ministère s’est étendu à 35 pays. Nous avons près de 500 églises, dans des pays comme la Hollande, l’Allemagne, la Suède, la Finlande, l’Espagne, les Etats- Unis...etc. »

« La manière dont un certain
nombre de pasteurs américains prêchent sur la prospérité,
n’est rien d’autre qu’une forme d’exploitation des chrétiens »

Amen magazine : « Quel secret avez-vous découvert pour connaître une telle
expansion ? »

Sunday Adelaja : « Au départ, j’ai compris qu’il n’y a pas de limites dans la vie. Ce qui nous restreint, ce sont nos connaissances et notre intelligence. Quand on réalise cela et qu’on l’accepte, tout devient beaucoup plus facile et la foi peut grandir. Ensuite, le Seigneur m’a donné des clés pour savoir comment être efficace en Europe. Avec les nombreuses
révélations dont j’ai bénéficié par la grâce de Dieu, je peux dire que le travail en France est élémentaire. Cependant, il faut que les Français arrêtent de répéter comme un leitmotiv : «Ce n’est pas possible ». C’est un pays beaucoup plus facile que l’Ukraine, car la liberté est bien plus grande et le racisme est beaucoup moins prononcé ».

Amen magazine : « Vous avez déclaré
que votre objectif suprême désormais est Moscou.
Mais depuis votre révélation pour la France, portez-vous ce pays dans votre coeur ?
t qu’en est-il du
continent qui vous a vu naître ? »

Sunday Adelaja : « Oui, à partir de cette nouvelle année, je vais m’intéresser davantage à la France. Par ailleurs, je n’oublie pas non plus l’Afrique dans mon coeur. Pour le moment, sur ce continent, ma mission est présente uniquement au Nigeria, mais je compte l’étendre. En fait,
je voulais d’abord faire mes preuves en Europe de l’est, où le contexte est ardu, pour ensuite apporter mes révélations en Afrique. En ce qui concerne la France, c’est mon premier voyage et mon nom s’est déjà répandu largement. Arte et Canal + ont réalisé plusieurs reportages
sur mon ministère [NDLR : Le 2 mars 2007, Libération a également écrit un article sur Sunday Adelaja], alors qu’ils ne l’ont jamais fait pour des ministères français implantés sur le territoire depuis des décennies. Je sais bien que si je m’établis en France, l’impact médiatique permettrait au travail de progresser rapidement. Si je viens un jour, ce ne sera pas seulement pour prêcher. Cela ne m’intéresse pas, car tout le monde peut le faire. Mais peu de gens savent impacter la société. L’onction que j’ai reçue de la part du Seigneur, c’est
d’appeler à l’existence les choses qui n’existent pas ».

Amen magazine : « Vous avez une notoriété mondiale, mais vous êtes différent des célèbres pasteurs, notamment américains. Que pensez-vous de l’Evangile de la prospérité ? »

Sunday Adelaja : « Dieu n’est pas opposé à la prospérité. Il aime bénir son peuple.
Néanmoins, la manière dont un
certain nombre de pasteurs américains prêchent sur la prospérité, n’est rien d’autre qu’une forme d’exploitation des chrétiens ! Leurs discours sont une demi vérité, et quand on prêche une demi vérité, on nuit gravement à la vérité. Je dirai même plus, une demi vérité est un mensonge total. Leurs enseignements sur ce sujet ont besoin de trouver un équilibre. Mais il y a des problèmes plus graves encore, et qui concernent l’Eglise du monde entier. Depuis trop longtemps, chacun est occupé à construire son empire personnel, dans l’espoir de se faire un nom. Pourtant, Jésus ne nous a pas demandé de prêcher l’église, mais le Royaume de Dieu ! Il nous a bien informés
que c’est lui, en personne, qui édifierait son Eglise. Notre rôle, c’est de rechercher le Royaume de Dieu et sa victoire totale dans toutes les strates de la société et dans l’ensemble des domaines de la vie. Nous avons pour mission de placer à la première place la vérité du
Royaume ».

« En France, il est absolument nécessaire que les chrétiens envahissent la sphère politique »

Amen magazine : « Vous dispensez un message pour inviter les chrétiens à s’engager dans la société. Beaucoup de chrétiens français vont vous rétorquer que le Royaume de Dieu n’est pas de ce monde… »

Sunday Adelaja : « Jésus a dit que son Royaume n’était pas de ce monde. Cependant,
dans Apocalypse 11v15, il est écrit : ‘’Le septième ange sonna de la trompette. Et il y eut dans le ciel de fortes voix qui disaient : Le Royaume du monde est remis à notre Seigneur et à son Christ, et il règnera aux siècles des siècles’’. Et dans Apocalypse 5v9-10, nous pouvons lire : ‘’Tu as racheté pour Dieu, par ton sang, des hommes de toute tribu, de toute langue, de tout peuple et de toute nation ; tu as fait d’eux un royaume et des sacrificateurs pour notre Dieu et ils règneront sur la Terre’’. Quand Jésus explique que son Royaume n’est pas de ce monde, cela ne signifie pas qu’il n’a pas autorité dans ce monde. La vérité qu’il a voulu partager, c’est que la source de son pouvoir ne provient pas de ce monde, mais du Ciel. Il le
démontre dans l’Evangile de Jean au chapitre 19 et aux versets 10 et 11. Toute autorité provient du royaume céleste. De plus, si Jésus avait été de ce monde, il se serait défendu lorsqu’on l’accusait de nombreux torts. Mais sa mission était de donner sa vie en rançon pour le plus grand nombre. Il n’a donc pas choisi la logique de notre monde terrestre, mais il a mis en pratique la logique du Royaume de Dieu sur la Terre. Dans le ‘’Notre Père’’, il est aussi écrit ‘’Que ton règne vienne sur la Terre comme au ciel’’. Cette parole de Jésus est très claire. Le Seigneur est venu pour apporter le Royaume du Ciel sur la Terre ».

Amen magazine : « Une cinquantaine de ministres et de parlementaires sont membres de votre église. La politique fait partie des sphères d’influence que vous appelez à ne plus négliger. Quel regard portez-vous sur la situation en France ? »

Sunday Adelaja : « En France, il est absolument nécessaire que les chrétiens envahissent la sphère politique. Un parti chrétien est un outil indispensable dans toute société où les chrétiens veulent briller et proclamer la vérité. Pour que notre voix puisse être entendue, et que notre foi ne soit plus négligée, il faut obligatoirement une tribune. D’ailleurs, concernant
la France, j’ai appris la création du Partie Républicain Chrétien (PRC), si j’avais un conseil à lui donner, ce serait de ne pas s’adresser uniquement aux chrétiens, mais d’établir plusieurs stratégies pour gagner en efficacité. Il doit travailler à répandre des valeurs comme la famille par exemple, mais ne pas utiliser de terminologie chrétienne. Il est également primordial
qu’il se tourne vers la jeunesse afin de lui proposer un meilleur avenir. Enfin, qu’il ne
néglige pas les minorités multiples dans ce pays».

« J’ai choisi de vivre par la foi afin d’être un exemple pour mon église »

Amen magazine : « Selon vous, est-il préférable que les chrétiens s’investissent dans les sphères du monde séculier, ou plutôt qu’ils s’efforcent de créer autre chose, en parallèle ? »

Sunday Adelaja : « La seule manière d’influencer le monde est d’y être présent, afin de briller et de porter de nombreux fruits. Lors de la création de l’homme, Dieu a expliqué sa volonté (Genèse 2 v 15) : «L’Eternel Dieu prit l’homme, et le plaça dans le jardin d’Eden pour le cultiver et pour le garder». Savons-nous que ce devoir nous incombe toujours aujourd’hui ? Nous avons une responsabilité devant Dieu, car il a fait de nous des citoyens, des modèles, des témoins, une Lumière… C’est aussi pour cette raison qu’un Parti politique chrétien est indispensable, car il permet de protéger les valeurs de Dieu dans les hautes sphères de la nation ».

Amen magazine : « Ne craignez-vous pas que l’influence du monde puisse corrompre les chrétiens animés de bonnes intentions ? »

Sunday Adelaja : « L’Eglise a pour rôle de nous enraciner dans les valeurs du Royaume de Dieu, afin de nous rendre ensuite efficaces dans une société qui rejette le Seigneur. L’Église n’a pas pour objectif de nous isoler du monde. Et si c’est le cas actuellement, c’est dramatique. Les prédications doivent forger en nous des convictions solides, pour nous permettre d’aller dans le monde et de posséder les clés pour le changer. Souvenons-nous de la parabole de la graine de moutarde. Quand on la plante dans un champ, c’est la plus petite de toutes les graines. Mais ensuite, c’est elle qui envahit tout le champ. Le champ, c’est le monde, ce sont nos sociétés sécularisées. La graine, c’est le Royaume de Dieu. Alors si le Royaume de Dieu est en nous, qu’attendons-nous pour nous implanter dans notre société ? ».

Amen magazine : « Pour revenir courtement sur le thème de la prospérité, pour quelles raisons avez-vous décidé de vivre dans des conditions modestes ? »

Sunday Adelaja : « Chaque année, des millions de dollars passent entre mes mains, en tant que pasteur de la plus grande église d’Europe, mais j’ai choisi de vivre modestement. Je ne peux pas m’imaginer utiliser l’argent venant des gens pauvres, qui se sacrifient pour payer leurs dîmes, et m’acheter grâce à eux une grosse maison et une voiture luxueuse. Peut-être que si je gagnais tout cet argent par moi-même je l’utiliserais et vivrais moins modestement, mais ce n’est pas le cas. En outre, il m’est impossible de prêcher à des milliers de personnes qu’il faut vivre par la foi et faire confiance à Dieu, tout en vivant tranquillement avec leur argent. Ce serait totalement hypocrite et malhonnête ! En dépit du succès dont jouit mon ministère, j’ai choisi de vivre par la foi afin d’être un exemple pour mon église ».

Pour contacter le pasteur Adelaja: ecoledestrategie@gmail.com ou
Ecrire à amen.magazine@laposte.net, qui transmettra...
06 12 84 83 36 - 01 48 70 74 24 - 01 75 43 94 24